// Nikon D7000, nikon 50, tokina 12-24 | 06.40146 : -72.36324 | alt. 4038m
On ne sait pas vraiment si c’est le manque d’oxygene, ou bien la deshydratation, ou tout simplement le froid pendant la nuit, mais nous n’en dormirons pas !
Remarque, il faut se lever a 2h :p et d’ailleurs, le reveil vient de sonner. Dehors, il pleut, nous sommes en plein dans les nuages, je n’ose pas reveiller Sylvie pour l’emener marcher au petit matin dans un temps pareil.
Mais finalement, 30 minutes plus tard, les nuages s’ecartent et nous nous decidons de partir. Sylvie ne cessera de repeter “mais pourquoi on s’inflige ca ?!” pendant toute la matinee 😀
Depuis la voiture, nous pouvons voir le Pulpito au loin dans la brume, probablement le seul sommet au monde qui est ……un cube parfait ! Mais le chemin pour y aller serpente dans la vallee, 400m en dessous de nous, et contourne plusieurs sommets pour remonter a 5200m. C’est sur, on va en chier 🙂
Les 3 premieres heures sont faciles, nous descendons de nos 4000m pour rejoindre le fond de la vallee, avec nos lampes frontales pour trouver la piste. Le temps est dit tres instable dans cette region, le mot est faible ! Les nuages changent de forme toutes les heures, nous disparaissont dans des nappes de brouillard qui arrivent sur nous en un eclair, puis soudain nous voyons les etoiles et les montagnes au fond, et puis paf un autre brouillard a couper au couteau. Ca durera toute la journee !!!
Au 2eme segment de la piste, nous attaquons la montee pour de bon, le long d’un pierrier. Plus de marquage ici, il faut avancer de cairn en cairn, en se demandant parfois comment. Mais une fois en haut, au lieu d’une vue somptueuse sur les glaciers, vallees et sommets enneiges……nous nous retrouvons dans les nuages, encore une fois ! A 4800m d’altitude, malgre nos vestes et les polaires, en plein dans un brouillard humide, nous perdons vite notre chaleur…..Le Pulpito est a 2h devant nous, mais sans visibilite, nous ne voulons pas risquer l’ascension, et le prochain camping est a 3h de marche de l’autre cote, en descente. On hesite, on tergiverse, on attend un petit signe de la meteo, nous pensons egalement planter la tente ici pour attaquer le sommet demain matin…….on hesite encore et encore, et c’est finalement les nuages qui se dechirent au dessus de nous pour reveler un soleil brulant, pose au milieu d’un ciel d’un bleu intense. (et paf les coups de soleil ! )
On laisse les sac a dos sur place et a l’assaut !
Le cube du Pulpito semble tres proche, peut etre a 15min de marche seulement, mais voila, il n’y a aucun objet pour se rendre compte de l’echelle et des distances, un peu comme sur l’ocean. Nous ignorons d’ailleurs les dimensions du cube……et plus nous avancons, plus il semble loin ! Le Pulpito est farceur, et aime se cacher dans les nuages a la moindre occasion. Sa forme cubique, etrange, mystique, nous attire comme un aimant. On se croirait dans un film de science fiction, face un objet venu des etoiles. On s’attendrait presque a voir un logo transformer dessus ! La tentation est trop forte, il faut poser la main dessus.
Au final, il nous faudra 1h30 pour arriver a la base de sa couche de neige. Nous sommes maintenant a 5000m, Sylvie manque enormement d’air et nous faisons de nombreuses mais courtes pauses. D’ici, le paysage est deja fantastique, et seuls les nuages les plus temeraires arrivent a monter si haut.
La partie finale posera plus de problemes que prevu, les park rangers ne nous ont rien dit a ce sujet ! En avancant a petits pas sur la couche de neige, nous entendons par endroits une riviere souterraine…..pas bon du tout ca ! Il y a des cavites creusees par la fonte juste en dessous de nous !
Des animaux sont passes par la peu de temps avant nous, et nous suivons leurs traces pour grimper. Il doit rester 20m avant la ligne de crete et la vue imprenable de l’autre cote sur la vallee interdite du Cocuy, nous sommes tout juste entre les 2 sommets, le Pulpito et le Pan de azucar, mais l’ascension s’arrete brusquement la, a 3m du sommet, 5200m d’altitude, face a une profonde crevasse….. le son de la glace qui fond en dessous de nous, et la vue du gouffre nous arrete net, soyons realistes, sans corde, impossible de s’en sortir en cas de probleme :p
Pas a pas, nous rebroussons chemin dans nos propres traces, et il fait bon reposer ses pieds sur de la roche solide.
Pendant la pause dejeuner, nous reflichissons au reste du parcours. Sylvie est vraiment epuisee, et ne pense pas pouvoir remarcher une journee entiere demain, on pese le pour et le contre, et nous decidons de rentrer a la voiture par le meme chemin.
Au final, nous serons restes 14h sur la trail ! Retrouver du coca et des bieres dans le van est une joie intense 😀 Nous tombons comme des mouches a 18h, tandis que la grele s’abat avec rage sur le toit, nous avons finalement peut etre bien fait de rentrer !
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