Ascension de l’Imbabura (4630m)

[audio:http://le-voyage.eu/wp-content/uploads/2015/03/2014-03-18-Imbabura.mp3|autostart=yes|loop=yes | titles= Vent au sommet de l’Imbabura]
Top

// Nikon D7000, nikon 18-200 | 0.30684 : -78.13206 | alt. 2444 m

Nous passons de super bons moments avec Graham avec qui nous avons sympathiser, et nous nous baladons souvent avec lui pour decouvrir les environs (le lago de Cuicocha) et pour rentrer pas mal de monde. On se sent rapidement chez nous, et la tentation est grande de s’installer ici 🙂

Graham organise une peche dans un de ses etangs pour cuisiner de bons poissons au midi, c’est un vrai régal, mais si nous parlons anglais ensemble, mon espagnol est bien trop mauvais pour parler librement avec les locaux, a mon grand regret, car ces personnes sont vraiment adorables.

Apres plusieurs jours et pour la premiere fois, nous voyons enfin les volcans des environs sortir des nuages, dont l’Imbabura, juste a cote. On en discute un peu avec Graham, et c’est decide, nous y partirons a l’assaut demain matin, il nous deposera a l’entree de la trail.

A 7h du mat, nous sommes donc au debut de la rando, ce sera 8kms de plus a ajouter a la fin du trek pour rentrer a la maison.
Les nuages sont bas, cela n’augure rien de bon, et nous serons surement dans le brouillard apres 1h de marche.
On profite des derniers rayons de soleil qui eclairent la vallee en dessous de nous, le spectacle est magnifique ! Et on fait bien, car nous voila dans les nuages pour de bon…..
Le sentier commence dans de la terre, avec de tres hautes herbes. Avec l’altitude, la vegetation prend une toute autre allure, et nous rencontrons des dizaines de varietes de fleurs vraiment etonnantes ! Faute de visibilite, nous regardons finalement de pres cet etrange jardin.
A ce stade, nous sommes presque encore dans les temps pour atteindre le sommet, meme si le manque de paysage nous coupe un peu la motivation.

A partir de la, l’ascension pour le 1er sommet se transforme en marche a travers de gros rochers, et nous devons rentrer pour de bon les batons de marche. Une fois sur le premier sommet, nous nous demandons vraiment si nous allons aller jusqu’au bout, le reste de la trail est sur une arete de roche, en plein brouillard. Il se met meme a neiger !

On a beau rien y voir, on sent clairement le vide de chaque cote de cette arete, et il faut par moment escalader certains rochers, j’en tremble a certains passages, accroche a la paroi, le vide en dessous, esperant que le vent ne se leve pas trop. Evidement, avec le brouillard, on ne sait pas vraiment ou se trouve ce vide et ou on met les pieds.

5h pour atteindre le sommet, au lieu de 4, nous ne voyons rien au dela de 20m, le vent a forci, il neige pour de bon, les rochers glissent, et le retour s’annonce encore plus difficile ! Mais nous l’avons fait ! L’imbabura aura ete bien plus difficile que prevu, et pourtant, nous sommes parfaitement acclimates, et nous ne souffrons pas du tout du manque d’oxygene.

Au moment d’atteindre le 1er sommet, le ciel s’ouvre enfin devant nous, l’espace d’un instant et de quelques photos. On est loin de la vue spectaculaire que peut offrir ce volcan, mais nous sommes deja aux anges !
Et comme prevu, le retour est une catastrophe. La terre s’est transformee en boue, la trail n’est absolument pas amenagee, et vu le denivelle, nous ne faisons que tomber, environ tout les 100m, parfois dans de tres longues glissades. Nous mettrons 7h pour redescendre de ce tas de boue, avec des bleus de partout et les jambes qui tremblent……
Et une fois en bas, il nous reste 8kms pour retourner chez Graham. Le soleil vient tout juste de se coucher, nous allumons les frontales et en avant ! Heureusement, nous croisons rapidement une voiture qui descend, probablement la seule du coin d’ailleurs ! Le type nous deposera a 2kms de la maison et nous finirons le reste a pied.
A ce moment, Graham arrive vers nous, tout affole, ne nous voyant pas revenir, il a appele les secours pour partir a notre recherche, et nous devons donc les rappeler.
Nous nous excusons de lui avoir fait cette peur, mais ceci dit, nous le remercions, car on aurait vraiment pu avoir besoin de secours la haut !

L’Imbabura nous aura mis une bonne claque dans la gueule, les conditions climatiques et un sommet plutot technique nous ont bien surpris, les montagnes d’Equateur n’ont rien a voir avec les randonnees ultra ammenagees des Usa, ou l’elite de la stupidite arrive toutefois a mourir. Ici, nous sommes en presence d’une nature sauvage et vraiment imprevisible, qui nous aura mis a l’epreuve.

You have to be logged in .

magbo system